Matériel et préparation

Introduction

La randonnée pédestre, bien qu'étant une activité ouverte à tous, comporte ses risques. S'engager pour un ou plusieurs jours dans une zone de montagne isolée, telle que la Trace des Alizés, nécessite une réflexion approfondie et une préparation minutieuse.

Cette section vous offre des conseils pratiques ainsi qu'un retour d'expérience. Il est cependant crucial de rappeler que : chaque randonneur s'engage en montagne sous sa propre responsabilité.

Pour ceux désirant bénéficier d'un accompagnement, des guides professionnels sont à votre disposition. Ces experts de la nature et de la montagne sont là pour vous faire explorer en toute sécurité ce territoire d'exception qu'offre le Parc. N'hésitez pas à contacter l'Association des Accompagnateurs en Montagne de Guadeloupe (AAMG) par email à l'adresse suivante : aamg971@gmail.com.

Rappelez-vous, l'objectif de cette page est avant tout de partager un retour d'expérience afin de vous aider à préparer au mieux votre aventure sur la Trace des Alizés.

Préparation avant le départ

Compétences nécessaires

1. Expérience en autonomie

   Cette randonnée particulièrement difficile n'est pas recommandée pour une première expérience de trekking sur plusieurs jours en autonomie. Une expérience préalable dans des conditions similaires est fortement conseillée afin de s'assurer que les randonneurs soient préparés aux défis spécifiques de la Trace des Alizés. Les étapes 1 et 2 uniquement sont adaptées pour une première expérience avec une nuit en refuge.

2. Préparation physique

   Une bonne condition physique est indispensable pour faire face à l'exigence des longues journées de marche en montagne. La préparation doit également tenir compte de l'adaptation au climat tropical, qui peut s'avérer particulièrement éprouvant et influencer les performances physiques.

3. Orientation

   La maîtrise de la lecture d'une carte IGN et de l'utilisation d'un GPS de randonnée est essentielle pour naviguer efficacement en terrain montagneux, obligatoire pour les étapes 3, 4 et 5.

4. Résilience mentale

   Les randonneurs doivent être prêts à affronter l'isolement en nature, à gérer des journées consécutives de pluie sans voir le soleil, et à supporter le port de vêtements mouillés pendant de longues périodes. Pour l'étape 5, la capacité à marcher plus de 12 heures et à marcher de nuit est également cruciale.

5. Communication

   Être capable de garder une communication constructive avec les membres de son groupe, même dans des moments de stress ou de fatigue, est vital pour le bien-être et la sécurité de tous.

Planification et Sécurité

1. Ne jamais partir seul

   La Trace des Alizés est une zone de montagne reculée où les rencontres sont rares (en cinq jours, nous n'avons croisé que 3 personnes). Partir accompagné est une règle de sécurité élémentaire pour s'assurer d'avoir de l'aide en cas d'accident sur des chemins peu fréquentés.

2. Informer ses proches

   Il est crucial d'informer des proches de vos plans de randonnée, y compris les dates de départ et de retour estimées. Tenter de communiquer votre position quotidiennement est une pratique rassurante et sécuritaire pour tous.

3. Préparer son téléphone pour les urgences

   Disposer d'un téléphone chargé pour appeler les secours est essentiel. Notez que la couverture réseau peut être inexistante sur une grande partie du parcours, soyez donc prévoyant en matière de communication d'urgence.

4. La capacité à renoncer

   Il est vital de rester lucide face aux conditions changeantes et de savoir renoncer si les conditions deviennent dangereuses. La sécurité doit toujours primer sur l'achèvement du parcours.

5. Ecrire dans le livre des refuges

   Laisser une trace de votre passage dans le livre des refuges est une mesure de sécurité importante. En cas de disparition, ces informations peuvent aider les équipes de recherche à déterminer votre dernier point de passage connu et à restreindre la zone des recherches.

État des chemins

La Trace des Alizés traverse un environnement tropical qui peut être affecté par des conditions météorologiques extrêmes, telles que cyclones, inondations, glissements de terrain et séismes. Ces événements peuvent causer des dommages importants aux sentiers, à l'instar de ce qui s'est produit lors de la tempête Fiona en 2022.

L'importance de ce facteur, souvent sous-estimé, a été une leçon difficile pour nous, menant à l'abandon de notre randonnée alors que nous étions si proches du but. C'est la raison principale de la création de ce site : fournir une mise à jour régulière de l'état des sentiers pour aider les randonneurs à planifier leur parcours avec les informations les plus récentes, afin d'éviter d'être surpris par des passages impraticables.

Des ressources en ligne peuvent fournir des informations actualisées sur l'état des sentiers :

• PDF de suivi des sentiers de Guadeloupe
• Site du Parc National de Guadeloupe (section contact)

Météo

La Guadeloupe jouit d'un climat tropical divisé en deux saisons : une saison sèche de décembre à mai et une saison cyclonique de juin à novembre.

Les statistiques de pluie de 2023 montrent une diminution des précipitations durant la saison sèche, avec février et mars comme les mois les plus propices à la randonnée. En revanche, la période d'août à octobre, marquée par un risque cyclonique élevé et de fortes précipitations, est à éviter.

Bien que sèche, cette saison n'est pas exempt de pluie, surtout dans la région de la Basse-Terre, plus humide. Il est donc possible de rencontrer des jours consécutifs de pluie. Les risques principaux sont les fortes pluies pouvant provoquer des glissements de terrain et des crues de rivières, augmentant le danger pour les randonneurs.

Il est essentiel de se tenir informé via les alertes de Météo France Guadeloupe et d'utiliser des applications comme Windy pour anticiper les perturbations majeures. Même pendant la saison cyclonique, juillet et novembre présentent un risque moindre et peuvent offrir de bonnes conditions pour randonner, à condition de vérifier les prévisions météorologiques.

Équipement et Matériel

Ce qui suit est une liste du matériel que nous avons utilisé pendant notre randonnée, qui pourrait vous être également utile.

S'orienter

• Cartes IGN: Les deux cartes IGN 4602 GT et 4605 GT trouvées à Cultura Destreland et à la FNAC Milenis.
• GPS: L'application Iphigénie, qui permet de télécharger des cartes IGN en avance pour les utiliser sans connexion internet. Un GPS de randonnée conviendrait également parfaitement.

Marcher (par personne)

• Chaussures de trail: Idéales pour gérer la boue, avec une mention spéciale pour leur capacité à laisser les pieds respirer.
• Chaussettes: Des bonnes chaussettes pour prévenir les ampoules.
• Short/Pantalon de randonnée: Un ensemble composé d'un short et d'un legging pour les étapes à végétation dense.
• 6 Tee-shirts: À la fin de chaque étape, un tee-shirt sec à mettre pour la nuit et pour l'étape suivante.
• Coupe-vent/veste imperméable: Essentiel pour la protection contre la pluie et la végétation.
• Gants de jardinage: Indispensables pour les étapes 3, 4 et 5 pour manipuler la végétation sans se blesser.
• Bâton de marche: Un modèle premier prix de Decathlon qui a bien tenu, indispensable vu le type de terrain.
• Casquette et crème solaire: Utiles pour les sections du chemin exposées au soleil.
• Sac à dos de trek: Un sac Quechua Symbium (70+10 litres) et un sac Forclaz MT500 Air (45+10 litres).

Boire (pour 2 personnes)

• 5 bouteilles d'eau de 1,5L : Nous avons commencé notre randonnée avec ces réserves pour assurer notre hydratation initiale.
• Une gourde filtrante Brita : Utilisée pour filtrer l'eau que nous avons recueillie des rivières et de l'eau de pluie, assurant ainsi une eau potable sûre pendant notre parcours.
• Des comprimés Micropur Forte : Ajoutés à l'eau filtrée pour une purification supplémentaire, garantissant que l'eau est sans danger pour la consommation et réduisant le risque de maladie.

L'eau des rivières, complétée par notre système de filtration et de purification, a été notre principale source d'hydratation. En complément, nous avons également utilisé l'eau des citernes des refuges que nous avons filtrée et purifiée.

Manger (pour 2 personnes)

• Réchaud de randonnée avec bouteille de 410 ML.
• 4 repas déshydratés lyophilisés (pâtes bolognaise et purée) délicieux !
• 4 portions de semoule aromatisée.
• 2 banana breads maison pour le petit-déjeuner.
• Pain de seigle, tomates, concombre.
• Graines (noix de cajou, amandes, noisettes).
• Fruits secs (pruneaux, abricots, figues).
• 4 pamplemousses.
• Café soluble.

Dormir (par personne)

• Duvet 15 degrés.
• Matelas gonflable de randonnée MT500 air.
• Moustiquaire pour une personne.
• Lampe frontale.
• Boules Quies.

Divers

• 8 paquets de mouchoirs.
• Trousse de secours (pansements indispensables pour les ampoules).
• Savon solide (un bonheur pour se laver chaque soir avec l'eau de la citerne).
• Brosse à dents/dentifrice.
• Ficelle : non utilisée cette fois, mais souvent utile.

Les Refuges

Les refuges représentent un atout majeur de ce GR ! Construits en 1994 selon un plan unique, ils offrent une uniformité presque parfaite.

À l'extérieur, chaque refuge dispose d'une table située sous un auvent, très pratique pour apprécier les derniers rayons du soleil de la journée. Ils sont également équipés d'une citerne de récupération d'eau de pluie de 800 litres, presque toujours bien remplie, ce qui est particulièrement appréciable pour se laver après une journée passée dans la boue.

L'intérieur de chaque refuge est divisé en deux espaces principaux : un salon-cuisine doté d'une grande table et de crochets pour suspendre des hamacs, et un dortoir avec des lits superposés pouvant accueillir jusqu'à 12 personnes.

Tous les refuges que nous avons utilisés étaient propres et bien entretenus, à l'exception du Refuge Frébault. Le refuge de Belle Hôtesse reçoit régulièrement la visite d'un rongeur, mais cela ne nous a pas posé de problème. En revanche, le Refuge Frébault présentait une porte principale cassée, permettant potentiellement aux rongeurs d'entrer, et le sol y était jonché de crottes.

Pour plus d'informations sur les refuges, je vous invite à consulter cet article de Zoom Guadeloupe qui présente de magnifiques photos des refuges. L'article propose aussi des suggestions d'itinéraires aller-retour pour rejoindre chaque refuge, permettant d'y passer une nuit sans nécessiter de parcourir l'intégralité du GR. Veuillez noter que la dernière mise à jour de cet article remonte à 2016 ; par conséquent, les itinéraires suggérés pourraient avoir été modifiés ou ne plus être accessibles.